Scores d'incontinence anale

 

 

L’incontinence anale est l’impossibilité de retarder volontairement le passage du contenu intestinal à travers l’anus jusqu’à la possibilité de le faire quand et où cela est socialement possible (1). Selon les études, les suintements, les urgences sont pris en comptent. En France on parle d’incontinence anale et d’incontinence fécale qui ne tient pas compte de l’émission involontaire de gaz, dans les pays anglo-saxons on parle d’incontinence fécale pour exprimer l’émission involontaire de selles mais aussi de gaz.

L’incontinence anale est vécue comme une honte, les patientes minimisent ce symptôme et parlent le plus souvent de diarrhée.

 Il faut préciser :

ü      Le type d’incontinence :

·        Active définie par un accident d’incontinence survenant après un besoin impérieux (sphincter externe ou défaut de compliance rectale)

·        Passive définie par la perte de selles non précédée par un besoin de défécation, souvent secondaire à une constipation.

ü      Les circonstances de survenue, après la selle (vidange d’une rectocèle), nocturne (sphincter interne), à l’effort (prolapsus), avec une miction…

ü      Les symptômes associés (Incontinence Urinaire , Constipation).

ü      Préciser le caractère évolutif.

Un Score de sévérité sera établit. Le score le plus couramment utilisé est celui de la Cleveland Clinic Florida ou de Wexner (il ne prend en compte ni les urgences ni les suintements). Il quantifie le nombre par mois d’épisodes d’incontinence aux gaz, aux selles normales, molles, le port de protection et la répercussion sur l’activité socio professionnelle de l’incontinence (2). Le score FISI (fecal incontinence severity index) prend en compte le mucus mais ni le port de protection ni la répercussion de l’incontinence sur la qualité de vie(8). Les scores permettent de suivre objectivement les résultats des traitements.

Enfin un questionnaire de qualité de vie est remis à la patiente (7). Click here to read

 

 

 

 

Diagnostic étiologique.

Il existe essentiellement trois causes associées au prolapsus génital :

ü      Rupture sphinctérienne du post partum. Sultan, Kamm (3) et d’autres équipes (4,5) ont démontrés que l’accouchement se complique une fois sur trois de lésion sphinctérienne, Le plus souvent l’incontinence anale ne survenant qu’après la ménopause.

ü      Le prolapsus extériorisé du rectum. Le rôle du prolapsus intra anal dans l’incontinence anale n’est pas clair la plupart des auteurs pensent que le prolapsus interne intra anal ne peut être source d’incontinence anale. Lazorthes retient cette anomalie comme cause possible de l’incontinence anale (6, 7). L’incontinence de la rectocèle est souvent passive, après la selle : vidange.

ü      Incontinence anale idiopathique par neuropathie pudendale.

Le prolapsus du rectum, les lésions sphinctériennes, et la neuropathie peuvent être associés.

 

 

Cliniquement il faut rechercher :

ü      Une rupture sphinctérienne par :

o       la recherche des plis radiés de l’anus,

 

o       le toucher anal.                                  

 

 

 

ü      Des matières au TR (la présence de matières étant en faveur d’une incontinence anale passive).

ü      Un prolapsus rectal en position de squatting,

 

 Les examens complémentaires : permettent de poser un diagnostic. On demandera :

ü      Défécographie ou déféco-IRM, à la recherche d’un trouble de la statique rectale.

ü  EEA à la recherche d’une lésion sphinctérienne occulte.

ü      En l’absence d’anomalie anatomique, et en présence à des pressions effondrées à la manométrie ano-rectale, le diagnostic d’incontinence anale idiopathique est posé.

BIBLIOGRAPHIE :

1 Denis P, Bercoff E, Bizien MF, Brocker P, Chassagne P, Lamouliatte H, Leroi AM, Perrigot M, Weber J. Prevalence of  anal incontinence in adults. Gastroenterol Clin Biol, 1992. 16(4): p. 344-50. 

2 Jorge M, Wexner SD. Etiology and management of fecal incontience. Dis Colon Rectum 1993;36:77-97. 

3  Sultan AH, Kamm MA, Hudson CN, et al. Anal sphincter disruption during vaginal delivery. N Engl J Med 1993;329:1905–11 

4 Burnett SJ, Spence-Jones C, Speakman CT, Kamm MA, Hudson CN, Bartram CI
Unsuspected sphincter damage following childbirth revealed by anal endosonography. Br J Radiol. 1991 Mar;64(759):225-7. 

5 Abramowitz L, Sobhani I, Ganansia R, Vuagnat A, Benifla JL, Darai E, Madelenat P, Mignon MAre sphincter defects the cause of anal incontinence after vaginal delivery? Results of a prospective study. Dis Colon Rectum. 2000 May;43(5):590-6; discussion 596-8. 

6 Cabarrot P, Gastaud T, Lazorthes F. Les étiologies de l’incontinence anale « idiopathique ». Hepato-gastro 1997;6:461-465. 7 Lazorthes F, Gamagani R, Cabarrot P, Muhammad S. Is rectal intussusception a cause of idiopathic incontinence ? Dis Colon Rect 1998;41:602-605.

7 Rullier E, Zerbib F, Marrel A, Amouretti M, Lehur PA.Validation of the French version of the Fecal Incontinence Quality-of-Life (FIQL) scale.Gastroenterol Clin Biol. 2004 Jun-Jul;28(6-             7 Pt 1):562-8.

8 Rockwood TH, Church JM, Fleshman JW, et al. Patients and surgeon ranking of the severity of symptoms associated with fecal incontinence: the fecal           incontinence severity index. Dis Colon Rectum 1999;42:1525-32